Plus qu'un revenu universel, on a besoin d'un droit à commercer et produire universel

Vous vous êtes vous déjà retrouvé pauvre avec des savoirs faire ou une capacité à produire en vous disant, comment je pourrais m'en sortir autrement qu'en demandant les minimas sociaux?

La réponse est simple : vous ne pouvez pas.

La première des choses, c'est le travail. Parfois votre métier qui est supposé bien payé n'a pas d'offres sur la région en cours. Et tous les métiers ne sont pas sur des zolis sites webs simple.

Et, pour ajouter l'insulte à l'injure, pole emploi vous bloque sur tous les métiers où vous n'avez pas une expérience professionnelle. Autrement dit, vous êtes dans une nasse. On parle de «marché du travail». Mais sur un vrai marché, on peut déambuler et voir les étales pleines et vides et se concentrer sur les bonnes affaires. Sur le marché du travail, l'approche en mode crevard ne marche pas ; il est impossible de savoir où la demande est si forte qu'on peut tenter sa chance.

Alors, on pense à se mettre à son compte. Il y a bien le statut d'auto-entrepreneur, mais, il requiert les avances de trésorerie car -expérience d'ancien freelance ruiné- quand un client te paie pas, tu es dans la merde.

Puis on regarde : son pain, son cidre, ses salaisons ses vélos bien réparés et ses lauriers sauce pour lesquels on peut vendre TTC à la moitié du prix marché, et on se dit : si seulement je pouvais vendre ma production ou mes savoir faire.

Puis on se renseigne. Registre des Métiers et Chambre de Commerce, deux instituts moyenâgeux vont requérir de vous le respect de régulation entraînant soit un investissement en temps non nul  (formation réglementée), soit en capital.

On aimerait juste poser une table, mettre ses produits dessus et les vendre. Mais en fait, à moins de payer pour une place sur un marché, ou d'être proprio d'un pas de porte/échoppe vas-y vendre. Si tu es pas un migrant SDF, l'amende pour la vente à la sauvette est dissuasive. 3 750€ et 6 mois d'emprisonnement. Plus que pour envoyer un bourre pif à un inconnu dans la rue. Sérieux la France? Révise tes priorités.

De toute façon avec nos compteurs intelligents, dès qu'un tableau électrique trafiqué par les aïeux pour pouvoir consommer décemment de la puissance afin de faire une consommation énergétique permettant de produire linky pète une coche et te dit d'aller te faire voire; seule une production manuelle est autorisée.
C'est pour éviter les incendies ou pour éviter que les gens puissent produire cette limitation à 10A par foyer? Et je parle même pas de cette TVA à 19.6%, car de toute façon, la grande distribution qui inonde le marché des biens nous encule à sec. J'ai du mal à comprendre comment mon boulanger touche de la bonne farine de blé dur type 110 à .3€ le kg HT est que je suis sensé acheter la même à 3.5€HT/kg. Pourtant, je peux produire du pain au levain à 2.5€ et faire des bénéfs.

J'aimerais pourtant assumer financièrement et légalement ma responsabilité de producteur et payer ses taxes, mais c'est juste une tuerie réglementaire.

Vous me direz, collecte de TVA, protection du consommateur, paiement des charges, ce serait de la concurrence déloyale si tu t'installais sans t'y soumettre. Et je suis bien d'accord.

De fait, la France entraîne une noyade à précarisation.

L'expression consacrée est trappe à chômage, mais la parlons de noyage organisé. Dans la vraie vie, vous devriez vivre avec les queues que l'on sent organisées dans les services sociaux et à la préfecture pour les étrangers, vous auriez l'impression que l'on cherche à vous décourager.

Changer une adresse? 1 courrier, 10 jours d'attentes, 1 heure de queues, repartir, aller refaire la queue à la CCASS car on décrouvre un bug, tomber sur un ancien pote qui est maintenant chef de projet pour les logiciels du gouvernement qui vous dit que les sites sont mal faits pour s'adapter à l'idiotie des utilisateurs ... Putain, mais imagniez qu'avec ça que je suis toujours pas capable d'avoir accès à la CAF depuis 2 mois que j'ai changé mon adresse, et que ma femme attend un numéro de sécurité sociale depuis 9 mois pour pouvoir travailler, que l'on doit se péter les queues de seulement 1 h le matin car on se réveille à 7h avec les putains de marmots qui vous vrillent les tympans et se voir doubler par les resquilleurs car bon, ces gens ont l'air dangereux, vois tu.

En plus, t'es un demi citoyen qui se voit refuser par pole emploi autre chose que des formations gadgets pour des technos dans lesquelles tu crois pas car le marché est déjà hyper saturé en main d'oeuvre à pas cher. Tu as une palanquée de fonctionnaires et des applications androids pour tout, mais 0, nada, aucune putain d'information ou accès direct aux offres d'emplois. Je suis content d'avoir pu faire déménageur parce que mon boss avait mis son numéro de téléphone à la place d'un contact pole emploi.

J'ai parlé à d'autres amis, en retour d'expatriation ; on le vit tous mal. On tombe souvent tous le temps que notre situation administrative retourne à la normale dans une précarisation temporaire qui souvent dure un an. Avec le souvenir d'autres pays où cela ne se passe pas comme ça.


Un an à partager le sort des damnés de l'administration, des assistés car on a pas le choix. On n'a pas le droit de s'aider nous même en commerçant, produisant.

Donc, voilà, je sais produire, je sais faire. Je suis manuel autant qu'intello car on l'est tous. J'ai des opportunités qui me permettraient de contribuer positivement à la société, mais je suis barré, un triquard de la bonne société à cause de toutes ses réglementations qui me pètent le cul, et en plus je dois subir l'humiliation hebdomadaire de passer au travers des mailles dysfonctionnelles de l'administration qui semblent ingénier à cette fin.

Et ça, quand je rencontre le monde des gens politisés, ou de l'éducation, ou des intellos, c'est à dire de ceux qui pensent avoir vocation ou qui se pensent légitime pour exprimer la voix du peuple, je me fais traiter de troll en mode provocation. Et l'énervement aidant, je leur dit de sucer ma bite. Il y a rien de pire que la censure par l'argument autorisé de ceux qui ne savent rien qui te censurent au nom de l'argument ultime en France ton discours fait le jeu du FN. Le cachez moi ce sein que je ne saurais voir des notables: la précarisation.

J'imagine que la pauvreté galopante dois mettre un sacré paquet de personne dans ma situation. J'imagine aussi que l'impression de vivre dans une société qui n'es pas en empathie avec nos douleurs, voire que l'on est systématiquement pointé du doigt par les braves gens et ignorés par les politiques ne donnera rien de bon.


Je fais parti de ceux qui ont une carte électorale et refuse de voter pour délégitimer le système. Je refuse de choisir parmi des politiques qui par structure des élections ne peuvent avoir aucune chance de gagner quand ils représentent mon point de vue. Les élections sont toujours un piège à con. Il devrait y avoir des députés des sommes de minorités qui ne peuvent être majoritaires dans un département.

Des députés qui quand Traore meurent mettent sur le tapis le problème du contrôle au faciès, et non vilipendent «les jeunes des quartiers sensibles». Ils devraient y avoir des députés qui représentent les pauvres, et les «assistés». Des députés qui représentent les «élèves» qui ont peut être aussi leurs mots à dire sur l'éducation .... on devrait avoir des députés qui portent autre choses que des tailleurs et des costards cravates, et qui proposent que l'on déchoient de leur nationalité tous les gens qui fraudent le fisc.

Donc voilà, il fait pas bon en France avoir entrepris. Pour que le goût de l'entreprenariat existe, il faut non seulement une juste rémunération du risque, mais pour chaque personne qui réussit il faut se souvenir qu'autant sinon plus échouent. Qu'échouer est un apprentissage souvent nécessaire. Et que pour avoir de meilleurs entrepreneurs il faut qu'ils puissent remonter en selle, sans peur, retenter et continuer jusqu'à 3 fois comme cela se fait dans d'autres pays. Il n'y a rien de honteux à être ruiné ou pauvre.

Je n'ai pas honte d'avoir échouer. Je n'ai pas honte car les tribunaux consulaire, le RSI, et d'autres y ont bien contribué. Mais, ils ne me font plus peurs. Et je n'ai pas honte de vouloir reprendre une activité économique quel qu’elle soit. Et je préférerais au système d'assistanat humiliant actuel un système d’entreprenariat systématique qui ferait péter la grande distribution, la moitié des artisans, commerçants, propriétaires installés et qui ferait chuter les prix par 2 et nous permettrait à tous d'être nos propres patrons en concurrence loyale avec les gros tout en améliorant nos vies et ouvrant réellement le monde à l'innovation.

Dans un système libéral, le droit de commercer et de produire pour tous les citoyens devrait être inscrit dans la Constitution avec un niveau supérieur au droit sacré de la propriété qui elle ne fait que renforcer les inégalités car c'est l'innovation plus que la reproduction sociale qu'il faut valoriser dans un contexte incertain. 

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